Dans le cadre du projet pilote de réparations intérimaires aux survivantes des violences sexuelles liées aux conflits, la Fondation Panzi a inauguré, le lundi 30 septembre dernier, un nouveau centre communautaire dans l’aire de santé de Bulenga, en zone de santé de Minova, territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu. Un édifice de taille qui servira à plusieurs activités pour venir en aide à cette communauté. Des autorités locales ont pris part à cette cérémonie inaugurale notamment, le Chef de Groupement de Buzi, le Commandant de la PNC de Minova, le délégué du Procureur de la République, le représentant de l’administrateur de Kalehe, le représentant des Médecins zone de santé de Minova ainsi que les différents représentants des structures sanitaires.
Le représentant de l’administrateur du territoire de Kalehe a coupé le ruban symbolique de ce centre communautaire. Il s’agit d’un bâtiment construit par la Fondation Panzi, avec le Financement de Fonds Mondial des Survivantes des violences sexuelles dans le cadre du projet pilote de réparations intérimaires.
Pour John Bokole, Coordonnateur du projet des mesures réparatrices intérimaires au sein de la fondation Panzi, ce centre fait suite au projet des mesures réparatrices intérimaires du projet que la fondation Panzi venait d’exécuter dans le territoire de Walungu, Mwenga, Kalehe et Kasaï Central.
Il renseigne que cette œuvre grandiose, ne serait possible sans le Fonds Mondial pour les survivantes des violences sexuelles liées au conflit, qui a été créé par le Dr Denis Mukwege, lauréat du prix Nobel de la paix 2018, afin de combler une lacune identifiée depuis longtemps, par les survivantes elles-mêmes, à savoir : le non accès aux réparations.
Au total, 1093 survivantes avaient reçu la réparation individuelle dans les sites de Walungu, Mwenga, Kalehe ainsi que celui du Kasaï Central. Ainsi, diverses activités seront organisées dans ce centre communautaire, tels que la formation en métier notamment : la coupe couture, la vannerie, la pâtisserie, la savonnerie et l’alphabétisation, l’hébergement sécurisé, l’accompagnement psychosocial, les plaidoyers et la sensibilisation.
Madame Mwamini, Coordonnatrice du projet Mouvement des Survivantes rappelle que le groupement de Minova, de Buzi et d’autres lieux du territoire de Kalehe en particulier, et de la RDC en général, ont été le théâtre des massacres et de viol qui continue à être utilisé comme arme de guerre. A l’en croire, ce centre vient répondre aux besoins des survivants de la communauté en vue d’un relèvement communautaire efficace d’après-guerre. Car, il s’inscrit dans l’application des mesures de réparation intérimaire des survivantes initié par le Fonds mondial des survivantes.
Elle appelle de ce fait les Autorités coutumières, les leaders locaux, hommes, femmes, survivants et survivantes et d’autres membres de la communauté, de le garder en bon père de famille pour l’intérêt général. Elle remercie la division provinciale des affaires sociales du Sud-Kivu pour avoir accordé des attestations de vulnérabilité pour exonérer le centre communautaire de Kaniola, Kasika, Minova de toutes les taxes et impôts.
Elle encourage le fonds mondial des survivantes et le Prix Nobel de la paix pour leur engagement dans la lutte contre le viol et violence sexuelle lié au conflit en RDC.
Les bénéficiaires ont également exprimé leur satisfaction. S’exprimant en swahili, Nsimire Bagisha Mugoli, une déplacée de guerre vivant au camp des déplacés de Burinyi remercie le Dr Denis Mukwege pour ses œuvres de charité.
Elle reconnait avoir longtemps vécu sans voir quelqu’un qui peut faire ce qu’il a fait.
« Je suis passée par des grandes difficultés, à partir de 2012 et je ne suis pas seule. Nous avions été humiliées parce que nous autres avons été violées. Nos époux nous ont abandonné ainsi que nos familles. Nous avons eu des enfants qui n’ont pas de père. Mais Mukwege a dit qu’il sera le père de ces enfants-là. Mukwege nous a envoyé des psychologues et aujourd’hui je n’ai plus peur. Il nous a aidé en entreprenariat avec 800 USD et cet argent nous a aidé. Aujourd’hui, mon mari est retourné vers moi. J’étais malade et à Panzi on m’a soigné en dépit de tous les préjugés », a-t-elle confié.
César Nkangulu