La République démocratique du Congo va vivre, en ce 2ème quinquennat, de vives tensions axées sur la détermination de Félix Tshisekedi de modifier ou carrément de changer la constitution, d’une part, et, d’autre part, l’opposition qui voit dans cette démarche sournoise : un 3èmemandat. Cette dernière veut la maintenir ainsi tandis le camp du Chef de l’Etat souhaite doter à la République un texte constitutionnel qui répond aux réalités actuelles.
Sur ce sujet, le Président s’est montré ferme en réaffirmant à Lubumbashi devant des milliers de ses partisans que « personne ne changera mon avis sur cette question”. La preuve du point de non-retour. Jamais on a vu Tshisekedi si intransigeant.
Entretemps, le pouvoir et l’opposition se tirent à boulets autour de l’article 217 cité comme l’un des pièges dans le sens de menacer l’intégrité et la souveraineté de la RDC. Pour l’Envol, de Delly Sesanga, réviser ou changer la constitution, l’objectif est personnel.
De son côté, le leader de l’Ecide, Martin Fayulu, revient avec l’article 214 qui précise aucune cession, échange ou adjonction de territoire n’est valable sans l’accord du peuple congolais, consulté par voie de référendum.
Quand même grave dès lors que cette constitution, en dehors de son aspect candide d’avoir unifiée la République démocratique du Congo avec un Président entouré de quatre vices, une seule armée et une seule police, comporte le risque d’un cheval de Troie. On comprend nettement mieux pourquoi seulement, le Rwanda qui estime détenir un droit de regard sur ce qui se passe en RDC.
Entretemps, au sein de la plateforme présidentielle, Union sacrée de la Nation, la plus haute autorité se retrouve seule au front. Aucune réunion du présidium, les membres ayant obtenu des fonctions juteuses de la République savourent encore les délices de Capoue. Augustin Kabuya reste le seul à mouiller le maillot pour la nouvelle constitution. Est-ce la fin du conglomérat ?
La bataille s’annonce rude. En effet, contrairement au pouvoir antécédent, l’UDPS reste attachée à Félix Tshisekedi comme son leader. Pour preuve, tous les dissidents qui avaient tenté une aventure avec le pouvoir que combattait le parti du Sphinx, se sont, à la longue, retrouvés seuls. Mais, l’UDPS/Tshisekedi a tenu contre vents et marrées.
Il faut donc bien réfléchir avant une quelconque initiative contre Félix. Il est toujours bon de s’assurer qu’on peut sortir victorieux d’une bataille avec l’armada dont dispose son adversaire. Sinon on trouvera judicieux d’exploiter la voie du dialogue. Et c’est de bonne guerre.
La Pros.