L’opposition ne tire toujours pas de leçons après sa débâcle des élections générales du 20 décembre 2023. L’égoïsme et les appétits inassouvis des uns et des autres n’ont pas permis aux leaders de l’opposition de se mettre d’accord autour d’une candidature unique. Les dividendes de cet antagonisme ont largement profité à l’Union sacrée.
Aujourd’hui, face au choix du chef de l’opposition, les rivalités entre ces leaders transcendent l’impératif de donner à l’opposition le droit constitutionnel d’être présent à l’Assemblée nationale. Du coup, deux camps se constituent. Le premier favorable à l’option de siéger à la Chambre basse du Parlement alors que le second s’y oppose.
Les partis de Katumbi et Matata se sont rapprochés à travers leurs secrétaires généraux et autres experts pour convenir de booster le processus de désignation du chef de l’opposition. Ils sont, pour ce faire, parvenus à travailler sur les derniers réglages du projet de règlement intérieur devant régir l’opposition pendant la législature 2023-2028.
Tandis que l’Ecide de Martin Fayulu et l’Envol de Delly Sessanga disent « niet ». Les deux leaders sont d’avis qu’à la suite de « simulacre d’élections », organisées fin décembre dernier, l’on ne peut se retrouver dans un contexte de majorité et opposition institutionnelles au risque de cautionner la fraude électorale déplorée.
Pour les deux leaders qui s’érigent désormais en une opposition extra-parlementaire, il s’agit de la faillite de la démocratie, crucifiée par l’usurpation du droit de vote par le régime actuel.
Le parti politique Ensemble pour la République de Moïse Katumbi avait proposé en date du 10 juin au camp de Martin Fayulu de lui emboîter le pas dans le processus du choix de chef de l’opposition, mais ce dernier lui avait réservé une fin de non-recevoir.
Il y a lieu de rappeler que depuis l’adoption de la loi sur le statut de l’opposition en RDC, le pays n’a jamais eu droit à un porte-parole. Ce siège est resté, depuis lors, vide. C’est donc la première fois qu’une tendance de l’opposition accepte d’engager un débat en vue de l’occuper.
Dans l’opinion, on a cru que l’élégance dont l’opposant principal au Sénégal, frappé d’incompatibilité, a fait montre en cédant son brassard de candidat à cette présidentielle à un autre, en la personne de Diomaye pour compétir, contre le dauphin du candidat du président sortant allait inspirer l’opposition congolaise. Mais, l’opposant congolais préfère se neutraliser plutôt que de laisser passer un autre. Entretemps, cap sur la prochaine session ordinaire de septembre.
La Pros.