Le Canada est l’un des pays qui ont sanctionné sévèrement le Rwanda pour ses aventures guerrières en RDC. En effet, le gouvernement canadien a décidé de ne plus délivrer des licences pour l’exportation des marchandises et de technologies dites contrôlées vers le Rwanda. Il a suspendu les nouvelles activités commerciales de gouvernement à gouvernement. Il a décidé de ne plus soutenir les activités de développement commercial du secteur privé, les missions commerciales officielles et sa participation aux futurs évènements organisés au ou par le Rwanda.
Cela prouve à suffisance que le Canada est un partenaire idéal avec qui la RDC peut compter. En effet, la République démocratique du Congo, tout comme le Canada sont largement considérés comme les pays les plus riches en ressources naturelles au monde. Tout comme la RDC, le Canada est géologiquement riche en ressources naturelles, produisant plus d’une soixantaine de minéraux et de métaux. L’industrie minière constitue un secteur d’activité économique très important et le Canada a su développer une expertise dans l’industrie qui est aujourd’hui reconnue mondialement comme l’un des pays importants où il y a le plus d’exploitation et d’exploration minière.
Le Canada compte plus de sociétés minières que tout autre pays au monde. Il produit une soixantaine de minéraux et de métaux, et se classe parmi les cinq plus grands producteurs au monde de 16 principaux minéraux. De plus, l’environnement plus stable, très attractif et propice aux affaires lui confère également d’être privilégié par les grandes entreprises pour les investissements des capitaux d’exploration minière.
Près de 60 % d’entreprises d’exploration et d’exploitation minière dans le monde sont inscrites au Canada. La Bourse de Toronto (TSX) et la Bourse de croissance TSX (TSXV) notamment, accueillent plus de 50 % des sociétés minières du monde. Ce qui fait des Bourses canadiennes les plus importantes sources de capital de risque au monde. Les deux Bourses mobilisent à elles seules près de 40 % de capitaux mondiaux dans le secteur minier.
Ceci dit, l’engagement du Canada aux côtés de la RDC illustre l’importance de renforcer les relations bilatérales et d’établir des partenariats solides aussi bien dans le secteur de l’industrie minière, des infrastructures, des hydrocarbures, d’hydroélectricité, des forêts, du commerce import-export, mais également dans la gouvernance et l’administration du secteur public, pour promouvoir le développement économique de la RDC.
À ce jour, force est de constater que, bien que des investissements miniers canadiens en RDC soient très importants, les échanges bilatéraux dans les différents domaines énumérés ci-dessus sont très modestes entre les deux pays.
La RDC, dont l’économie est plus tournée vers l’exploitation minière, a pourtant beaucoup plus à apprendre de l’expérience et de l’expertise du Canada, plaque tournante mondiale de la finance en matière d’exploitation minière. Les deux pays avaient entamé des négociations bilatérales en février 2015, en vue de parvenir à un Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers (APIE), mais ces négociations sont toujours au point mort depuis maintenant dix ans.
La conclusion d’un Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers qui équilibre les intérêts de deux pays, en établissant un cadre juridiquement contraignant de droits et d’obligations, est un accord gagnant-gagnant qui pourrait grandement contribuer à attirer et accroître les investissements canadiens en RDC, favoriser la croissance et le développement économique du pays. En l’absence d’un tel accord de protection des investissements et le climat actuel des affaires moins attractif poseraient de sérieux défis aux entreprises canadiennes d’investir massivement en RDC.
Nous pensons qu’à l’instar du Deal qui se négocie présentement avec l’administration Trump aux États-Unis, la RDC pourrait envisager également d’entreprendre des démarches similaires avec le Canada qui dispose des ressources naturelles similaires à celles qu’on retrouve en RDC, question de bénéficier de l’expertise et diversifier les partenaires stratégiques.
Isidore Kwandja Ngembo