Nicolas Kazadi Kadima Nzuji
Guy Mikulu
Même si il lui est momentanément interdit de quitter le pays, tout indique que le cas Nicolas Kazadi dans le dossier forage et lampadaire aboutira a un non lieu. Déjà, le jeudi passé, après plus de 4 heures d’audition devant le Procureur près la Cour de Cassation, Nicolas Kazadi était rentré chez lui alors que François Rubota et Mike Kasenga ont été placés sous mandat d’arrêt provisoire et écroués à la Prison Centrale de Makala.
Nicolas Kazadi jouit à nouveau de sa liberté de mouvement et va quitter le pays pour une dizaine de jours pour poursuivre ses soins interrompus, selon une source judiciaire.
Le PGR accède ainsi à la demande de l’Assemblée Nationale qui avait jugé irrégulière cette restriction et demandé la levée de celle-ci. D’abord, Parce qu’elle violait le droit à la liberté de mouvement de l’élu de Miabi. Et puis, parce qu’à la lumière des éléments apportés à l’Assemblée Nationale par le PGR près la Cour de Cassation qui avait presque bouclé son instruction et régularisé la procédure en requérant l’autorisation de la plénière, Nicolas Kazadi était mis hors de cause dans ce dossier car il n’a nullement été prouvé, contrairement à l’acte d’accusation et la campagne de lynchage médiatique qui l’a motivé, que Nicolas Kazadi est auteur ou complice d’un quelconque détournement, ni qu’il y a eu surfacturation avec le coût que ce dernier a obtenu après avoir exigé une réduction, faisant quitté le coût unitaire moyen de près de USD 400.000 à moins de USD 300.000, soit près de 35% de réduction, alors qu’avant lui, de la conception du projet au Ministère de Développement Rural pendant qu’il était encore Ambassadeur Itinérant, à sa validation au conseil des ministres qui a exigé son urgente exécution, en passant par tous les organes de contrôle et de validation, personne n’avait relevé une quelconque anomalie dans la structure de prix présenté par la société de Mike Kasenga.
Nicolas Kazadi n’est pas non plus coupable d’avoir payé en procédure d’urgence puisque non seulement c’est un moyen de paiement tout à fait légal dans la chaîne de dépense, l’urgence lui a été également signifiée par le Conseil des ministres.
Ceci explique pourquoi l’acte d’accusation s’est penché sur un probable détournement de fonds car ce qu’on reproche à Mike Kasenga et François Rubota emprisonnés c’est d’avoir reçu l’argent de la République, la première tranche dûment payée par l’ancien ministre des finances Nicolas Kazadi, sans avoir correctement exécuté les travaux par la suite. Ce dernier va d’ailleurs refuser de payer la deuxième tranche en août 2023 exigeant avant tout paiement que le taux d’exécution des travaux soit conforme au montant déjà décaissé.
Il sied de souligner que le concerné a toujours clamé son innocence, allant jusqu’à renoncer à ses immunités pour accélérer la procédure judiciaire qui était bloquée par le retard pris dans la mise en place du bureau définitif de la chambre basse du parlement, pour ainsi être entendu et prouver son innocence et l’évidence selon laquelle il est victime d’une machination visant sa sortie du gouvernement et sa mort politique.
Lors de son audition au Parquet, l’ancien argentier national aurait expliqué, preuves à l’appui, qu’il était difficile d’avoir un avis tranché sur la surfacturation mais que son analyse, qui l’a conduit à demander au Ministère de Développement Rural de rediscuter des coûts avec ses partenaires, se basait sur une simple comparaison avec le prix de stations de forages similaires faites sur financement de la BAD dans le cadre du projet PRISE.
Dans ce projet, une station dotée d’un Château d’Eau de 150 m³ en béton plus 17 bornes servant de réseau de distribution aurait coûté jusqu’à 550.000$ dans certaines localités.
Dans le cas du projet Stever Construct, seule une expertise avérée serait en mesure de déterminer s’il y a eu surfacturation ou non et cela n’est pas de la responsabilité du Ministre des finances qui a son niveau ne pouvait que donner qu’un simple avis, plusieurs autres intervenants, y compris l’IGF, avec leurs experts n’ayant pas émis des réserves quant aux coûts présentés par le projet.
Quant au dossier lampadaires, la justice ne s’y est vraiment jamais mêlée puisque ce qu’on reprochait à Samba Bathily c’est aussi de n’avoir pas exécuté les travaux, chose faite dorénavant puisque les matériels avaient été bloqués plus d’un an à Matadi par Jules Alingete qui refusait catégoriquement d’exécuter l’exonération pour le dédouanement.
Des récentes enquêtes ont révélé une vaste fraude de taxes qui serait orchestrée par Jules Alingete dont le cabinet Conseil en fiscalité DACO est client de plusieurs compagnies dont le Groupe Rawji, auprès duquel il aurait perçu des millions de dollars en échange de ses services pour les aider à manipuler les chiffres pour voler l’État et ensuite les couvrir.
Le même cabinet qui conseille Proton, l’une des filiales du Groupe Rawji, aurait conduit Jules Alingete et les journalistes qu’il paie pour diffamer les gestionnaires publics, Israël Mutombo qui serait à la tête de ce réseau, à se taire sur le cas de Proton qui a vendu des lampadaires de piètre qualité à USD 6.200 alors qu’ils ont fait croire à l’opinion que Samba Bathily a surfacturé ses lampadaires en les vendant à moins de 5.000 tout en offrant une qualité jusqu’à 5 fois supérieures à tous ses concurrents. Aujourd’hui le constat sur terrain est qu’il n’y a pas photo entre les lampadaires de Solektra et ceux préalablement installés par Proton dont plusieurs sont déjà hors usage.
La justice est donc appelée à enquêter sur ces faits de fraude, conflit d’intérêt, collusion et de corruption, et enfin prouver à l’opinion nationale et internationale que la République des hommes forts en République démocratique du Congo appartient au passé, et que tout responsable soupçonné de pratiques contraires à la loi et à l’éthique, devra se justifier devant les instances compétentes et prouver son innocence, prêchant ainsi par l’exemple pour être à son tour rigoureux envers ses subalternes.
C’est ainsi que nous allons consolider l’Etat de droit et mettre fin à la République des intouchables instaurée depuis des décennies et qui a plombé le destin de grandeur lié à notre pays, don béni de Dieu et héritage de nos aïeux à léguer uni, fort et prospère aux générations futures.
La Pros.