*Trop, c’est trop. Ils sont fatigués d’attendre. Et bientôt, les sourds vont écrire un mémorandum adressé, non seulement à Judith Suminwa, la Première Ministre, mais aussi, à Léonnie Kandolo Omoyi, la Ministre du Genre, Famille et Enfant, pour qu’elles règlent leur cas et qu’une solution durable soit trouvée à leurs problèmes récurrents, depuis plusieurs décennies en RD. Congo. ‘’L’affaire est à prendre au sérieux. Car, il s’agit d’une question des centaines des milliers des sourds formant un bloc compact pour la réussite de cette démarche somme toute humanitaire et de haute portée sociale’’, annoncent-ils.
*Dans le cadre de la clôture de la Journée Internationale des sourds 2024, le Centre de Production des Programmes et Supports de sensibilisation des sourds ( CPPS), l’Association Nationale des Sourds du Congo ( l’ANSCO) et la Société des Pédiatres du Congo (SOPECOD) avec l’appui du Centre de communication adaptée (CCA), ont organisé, le samedi 28 septembre 2024, dans la salle de conférence de la SOPECOD à l’Hôpital pédiatrique KalembeLembe, dans la commune de Lingwala à Kinshasa, une conférence-débat axée essentiellement sur le thème : « l’accès des sourds aux soins de santé en langue des signes en RDC, un droit inaliénable ».
Partout dans le monde, ces activités ont débuté, le 23 septembre et se sont clôturées, le 28 septembre 2024. «Signez pour le droit de la langue des signes », a été le thème choisi et inspiré du thème international 2024, de cette journée internationale des Sourds célébrée la dernière semaine du mois de septembre de chaque année.
Au cours de cette importante conférence-débat, trois sous-thèmes ont, en effet, fait l’objet des échanges et discussions.
Pour sa part, l’Association Nationale des Sourds du Congo a abordé la problématique des « Interactions sourds et personnel soignant : témoignage d’un sourd ». Il était question, grâce à ce sous-thème, de partager l’expérience vécue par les sourds dans leurs interactions avec le personnel médical en RDC.
Puis, le Centre de Production des Programmes et Supports de Sensibilisation des Sourds (CPPS), a parlé, à son tour, le sujet portant sur : « L’Interprète en langue des signes dans l’accompagnement des patients sourds ». Ici, il explicité le rôle des interprètes en langue des signes dans l’accompagnement de patient en termes des sourds ainsi que les défis auxquels ils sont confrontés qui, logiquement, ne leur permettent pas d’être compris par le médecin.
En l’absence d’une bonne communication, certains sourds perdent la vie. Car, la langue devient, pratiquement, un obstacle pour eux, au moment où ils se trouvent face un interlocuteur et qu’il n’y a aucun interprète. Cela complique davantage la situation lors d’une consultation médicale.
La Société Pédiatrique du Congo (SOPECOD) a abordé, par ailleurs, un sousthème très important pour les deux cas, à la fois, pour le personnel soignant ou les sourds sur « Accessibilité des soins de santé en langue de signes : quels défis pour le personnel médical ? ». A ce sujet précis, elle a démontré l’importance d’une bonne communication entre patients et personnel soignant, les pratiques courantes lorsqu’il s’agit d’un patient sourd et/ ou parent sourd et les préalables pour rendre les structures de santé accessibles en langue des signes.
Visiblement, cette conférence-débat aura permis, enfin, d’explorer, au bout des échanges sincères et francs et directs, les moyens de surmonter les obstacles linguistiques et, même, d’identifier des solutions concrètes pour améliorer l’accès des sourds aux services de santé en République Démocratique du Congo.
Dans le même ordre d’idées, les sourds souhaitent écrire un mémorandum, non seulement à la Première Ministre Judith Suminwa, mais aussi, à la Ministre du genre, famille et enfant, pour qu’elles règlent leur cas et qu’une solution durable leur soit trouvée.
Surtout que les soins de santé des enfants sourds sont payés par leurs parents sur fonds propres alors qu’eux aussi, font partie de la catégorie des personnes vivant avec Handicap.
Il y a lieu de rappeler que cette conférence-débat a été proposée dans le cadre de la semaine internationale de la surdité, célébrée chaque dernière semaine du mois de septembre, à l’initiative de la Fédération Mondiale des Sourds dans le but de sensibiliser au droit de la personne sourde et à la langue des signes.
Plusieurs catégories des personnes ont participé à cette activité dont les sourds, interprètes en langue, des infirmiers, médecins et journalistes.
Chimea Samy