La République Démocratique du Congo a marqué de son empreinte la 57ème Assemblée Plénière du Forum Parlementaire de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), affirmant sa volonté résolue de s’inscrire dans la dynamique de la transformation numérique. C’est le Premier vice-président de l’Assemblée Nationale, Isaac Jean-Claude Tshilumbayi Musawu, qui a porté haut et fort cette ambition lors d’une allocution remarquée ce mardi 3 juin 2025. Son intervention, axée sur les défis et les opportunités qu’offre l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle, a suscité un vif intérêt parmi les parlementaires, experts et délégués réunis à Victoria Falls, au Zimbambwe.
Au centre des débats de ce symposium de la SADC, qui se tient du 2 au 7 juin en présence notamment du Chef d’Etat zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, invité d’honneur, la diplomatie parlementaire congolaise a brillé par sa vision stratégique. Le Professeur Tshilumbayi, véritable chef d’orchestre de la diplomatie à la Chambre basse du Parlement congolais, a su captiver son auditoire en exposant la détermination de la RDC à embrasser les nouvelles technologies comme levier de développement.
Avec une éloquence saluée, le Premier Vice-Président a martelé la volonté de la RDC de s’engager activement dans des processus parlementaires efficients, de stimuler la croissance économique, de favoriser le développement technologique et de renforcer l’intégration régionale.
Ces efforts, a-t-il souligné, convergent vers un objectif ultime, la consolidation de la paix, la promotion de la démocratie et l’amélioration du bien-être des populations.
Cette orientation stratégique n’est pas un vain mot. Elle s’est concrétisée par des actions fortes au niveau national, notamment avec la création d’un Ministère du Numérique et la promulgation d’un code numérique. Ces avancées législatives et institutionnelles témoignent d’une prise de conscience aiguë de l’importance cruciale du secteur numérique pour l’avenir du pays. Le Parlement congolais a adopté ce code en décembre 2022, visant à réguler la nouvelle économie numérique, sécuriser les investissements et encadrer ce vaste domaine.
Le Professeur Tshilumbayi n’a cependant pas éludé les obstacles qui se dressent sur cette voie prometteuse. Il a notamment évoqué la crise sécuritaire persistante qui sévit dans certaines régions de la RDC, une situation qui, malheureusement, entrave la pleine jouissance des libertés fondamentales, y compris la liberté d’expression, et compromet la paix, pourtant si chèrement désirée. Cette instabilité représente un défi majeur pour le déploiement serein et équitable des infrastructures et des services numériques à travers le vaste territoire congolais. D’autres défis incluent la couverture internet encore restreinte, des infrastructures de données insuffisantes, le coût élevé des connexions et du matériel, ainsi que des compétences numériques limitées au sein de la population.
Malgré ce contexte difficile, l’engagement de la RDC dans la révolution numérique demeure intact. Le pays participe activement à des initiatives régionales, comme en témoigne sa présence à cette 57ème session plénière du Forum parlementaire de la SADC, qui se penche spécifiquement sur les innovations technologiques pour renforcer l’efficacité des services parlementaires dans l’espace SADC. Le Président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, a d’ailleurs lui-même encouragé les Parlements membres de la SADC à adopter l’intelligence artificielle comme un outil stratégique pour consolider la démocratie et améliorer la gouvernance, tout en soulignant l’importance de la cybersécurité et de la souveraineté numérique.
La délégation congolaise, composée de Députés Nationaux, de Sénateurs et d’experts permanents, entend bien mettre à profit ces assises pour partager son expérience, apprendre des autres nations membres et nouer des partenariats fructueux. L’objectif est de faire du numérique un véritable moteur de progrès pour la RDC et pour l’ensemble de la région de l’Afrique Australe. Le Forum parlementaire de la SADC, créé en 1997, constitue une plateforme essentielle pour atteindre cet objectif, en favorisant la coopération interparlementaire et en promouvant une culture démocratique. Les travaux de cette organisation régionale vont se poursuivre jusqu’au samedi 7 juin.
La Pros.